Un Chat Une Rencontre

Il avait passé sa journée avec sa lieutenante Coeur de Nacre à parler de tout et de rien, à reconstruire ou plutôt rénover sa Tanière de Soigneur il était fatigué par cette longue journée, il avait pourtant remarqué qu'elle était plus courte pendant la Saison Froide, mais la Saison des Fleurs, du Renouveau et des Amours n'allait pas tarder à pointer le bout de son nez. La neige avait fondu, la fine couche de glace aussi. Les Chat du Feu se sentait de mieux en mieux, le Froid, ce n'est pas leur truc. Heureusement lui ne devait pas passer sa journée à chasser patrouiller au cas où une bête surgirait. Il pouvait rester toute la journée dans son Monde rien qu'à lui, il ne gênait personne.
Quand ils eurent fini la rénovation, Brasier Obscur salua sa lieutenante et lui souhaita une agréable nuit. Lui n'avait aucunement envie de dormir. Il recompta minutieusement ses plantes, les classa minutieusement. Le chat sentait pourtant la fatigue l'envahir petit à petit il baillait et se frottait les yeux. Pour lutter contre cette somnolence il décida d'aller chercher des plantes médicinales pour grossir sa réserve. Il parti nonchalamment du Camp et sentit cette Liberté s'emparer de lui. Depuis qu'il était Soigneur il ne ressentait plus beaucoup cette autonomie, la plupart du temps il le passait dans sa Tanière seul et on lui apportait son repas, il ne demandait rien. Maintenant si une bête féroce ou un oiseau rapace l'attaquait il ne pourrait compter que sur lui-même et cette insécurité lui plaisait.
Il ne trouvait rien, il restait dans les environs du Camp ne voulant pas trop s'éloigner quand la nuit tomba. Il eut soudain une envie folle de se diriger vers la Rivière Étincelante. La nuit cette rivière était magique, elle se jetait dans le Lac des Terres Libres, il n'appartenait à personne et personne ne s'y rendait... Ou en cachette.
Ses pas lents et légers le menèrent à la Rivière, la Plaine était obscur et seul la lune et les étoiles l'éclairaient. Cette Lune, brillante, lui fit penser quelques secondes à Coeur de Nacre. Cette pensée lui passa vite et il se pencha vers la rivière, là le plus beau spectacle l'y attendait. Les millions d'étoiles se reflétait dans l'eau pure. Il lapa lentement et dégusta chaque gorgée, ses yeux fermés. Au moment où il les ouvrit il vit la rivière scindée de vaguelettes. C'était magnifique, il se regarda dans le fluide transparent. Il était si quelconque... si commun... Les Vagues formées par son abreuvement, elle, était toutes différentes et indépendantes. Il se retourna et commença à chercher des plantes mais il vit une ombre arriver sur lui.

Invité

Un Voeu exaucé

Le soleil brillait faiblement, et c'est avec peine que j'avais gambadé tout le long de la journée un peu partout dans les territoires des Ailes du Feu; pour une fois j'avais évité l'usage de mes ailes. Le matin je m'étais nourri d'une perdrix avant de sortir du camp, plutôt joyeux malgré le peu de lumière en ces temps froids et humides. Heureusement, la neige ne tarderait pas à fondre et elle commençait déjà. Pendant la matinée, j'avais donc chassé, avant de me reposer un peu et de manger à nouveau. Je ne suis pas un ventre sur pattes, mais quand même ! Après une bonne partie de chasse il faut se nourrir, surtout que le garde-manger était sérieusement vide.

L'après-midi, je m'étais empressé de reprendre mes activités de chasse. J'avais remarqué entre-temps que Brasier Obscur, le guérisseur, avait passé beaucoup de temps avec Coeur de Nacre et cela m'avait modérément plu; allez savoir pourquoi. Quoi ? Que me dites-vous là ? Moi ? Amoureux ? N'importe quoi... Vous délirez ! Non, c'est juste que... Oh et puis zut, à la fin ! Laissez-moi tranquille avec ça ou je ne raconte pas mon histoire. Ok ? Bon. Nous étions donc ou ? Ah, oui, je chassai. Jusqu'au soir, je passa ma vie à chasser, chasser, et encore chasser. C'est un peu monotone comme vie, mais en même temps je suis libre de mes mouvements : pas comme les chats domestiques qui passent leur vie devant un feu. Non pas que je sois raciste, hein ? Ma mère étant domestiquée, je n'ai rien à dire. Je n'aurais pas ces ailes, je vivrai chez ma mère et son Bipède. Mais ce n'est pas le cas, voilà tout et je ne regrette pas.

Je n'aurais pas aimé longtemps être solitaire non plus. Cette existence, bien que libre, est trop solitaire, justement. Moi je suis un être grégaire, et j'aime la compagnie des autres, et je ne peux pas me résoudre à autre chose. Vivre tout seul et tout au plus avec une compagne temporaire, je n'y aurais pas survécu. Enfin si, mais j'aurais été profondément malheureux. Je ne sais pas vous, j'ai beau être dragueur être seul constamment avec ma belle et ne pas pouvoir me mouvoir sur un territoire sans avoir l'impression d'être constamment épié, ça ne me va pas.

C'est pour ça que je suis un combattant. Je sers mon Clan, je n'ai pas de trop grandes responsabilités qui pourraient me tracasser et je suis jeune et heureux. Enfin en cette journée-là, je n'étais pas spécialement heureux ni de mauvaise humeur; juste normal. Le soir venu, je mangea encore une fois car je mourrais de faim, après avoir courut derrière des campagnols toute la journée; je m'apprêta à me coucher dans l'Antre des Combattants, mais j'eus soudain l'envie bizarre de me glisser au-dehors et de me diriger vers un point d'eau. Instinctivement, j'alla voir la Rivière Etincellante...

La nuit était tombée, mais la lueur de la lune éclairait le chemin. J'arriva donc sans encombre à ma destination. C'est avec grand étonnement que je m'aperçus que la rivière reprenait son cours, il y avait à peine quelques jours elle était encore gelée. Le bruit du cours d'eau me donnait envie de me coucher là, je m'aménagea donc un petit nid. Les yeux grands ouverts, j'admira le reflet du ciel dans l'eau, lorsque je sentis l'odeur d'un autre chat de mon Clan. En levant la tête, je remarqua le guérisseur : il avait manifestement décidé de ramasser des plantes au clair de lune. Il ne m'avait pas encore remarqué et semblait très songeur. Un sentiment bizarre s'éleva en moi : je l'avoue, c'était de la jalousie. La vision de lui et Coeur de Nacre était encore bien ancrée, comme au fer rouge, dans ma tête.

Je soupira. Pourquoi fallait-il donc que je me mette en conflit avec les autres sans même leur avoir une seule fois adressé la parole ? En plus, un guérisseur en conflit avec sa lieutenante, ce n'est vraiment pas pratique. Mieux valait donc qu'ils soient amis, non ? Je souris à l'intérieur de moi-même, et me décida à adresser la parole au félin ailé qui ne m'avait manifestement toujours pas vu :

- Tout va bien Brasier Obscur ?

» Chat Box
» Un chat, vraiment pas comme les autres [U-C, pas d'inspi]